Le PGE solidaire des peuples d’Afrique

*** English version below ***

La commémoration ce 25 mai 2020 de la journée mondiale de l’Afrique survient dans le contexte si particulier de la pandémie de Covid-19.

Pour le moment, la situation épidémiologique en Afrique en matière de personnes malades et de morts est moins dramatique que dans certaines parties du monde. Cependant, les spécialistes en santé publique ignorent encore à ce jour, le tour que prendra la pandémie dans les prochaines semaines et mois, car nous n’en sommes qu’au début et en aveugle, dans une Afrique subsaharienne disposant d’une encore plus faible capacité de test et de réponse sanitaire que beaucoup de pays dits développés.

Si la catastrophe épidémique n’a pas touché le continent, ses conséquences économiques sont bien présentes. Selon la Banque mondiale, la croissance économique en Afrique subsaharienne passera de 2,4 % en 2019 à une fourchette comprise entre -2,1 % et -5,1 % en 2020. Des millions d’emplois ont été détruits dans le secteur informel qui occupe plus de 80 % des actifs. La Commission économique pour l’Afrique (CEA) a calculé qu’un confinement total d’un mois sur l’ensemble du territoire africain coûte environ 2,5 % de PIB annuels, soit environ 65,7 milliards de dollars américains. Ce montant ne tient pas compte des conséquences du COVID-19 telles que la baisse des prix des matières premières et des flux d’investissement. Ces difficultés économiques et sociales surviennent alors que l’Afrique est en crise à cause des guerres, des conflits politiques, des attaques terroristes menées par des groupes obscurantistes telles que Boko Haram, des tensions impérialistes comme l’agression de la Libye, de l’absence de démocratie, du non-respect des droits de l’homme, de la corruption et de la cupidité, de l’héritage colonial et de l’injustice criante de l’idéologie néolibérale qui sert de boussole au système mondial.

Face aux difficultés induites par la pandémie, les ministres des Finances et les banques centrales du G20 ont décidé le 15 avril 2020 de suspendre le remboursement de la dette de 76 pays à travers le monde, dont 40 en Afrique. Ainsi, les paiements qui devaient s’opérer en 2020 sont reportés à 2022 et échelonnés sur trois ans. Un geste qui libère 20 milliards de dollars de liquidités. Ce moratoire, geste largement insuffisant, concerne une partie seulement de la dette publique — 20 milliards sur les 32 que ces pays doivent rembourser tous les ans, aussi bien à des États qu’à des institutions internationales.

En cette journée mondiale de l’Afrique, le Parti de la gauche européenne (PGE) exprime sa solidarité aux peuples africains et apporte son soutien aux forces progressistes qui se battent sur le continent à travers des partis politiques, des syndicats, des associations à la base, des organisations féminines pour l’édification de sociétés libres, pacifiques, justes et démocratiques. Le PGE soutient leur idée d’assurer les besoins fondamentaux, de sécuriser la vie, autour du rôle de l’État et du besoin de financements de systèmes solidaires de soins.

Le PGE exige de l’Union européenne qu’elle tienne les engagements souscrits vis-à-vis de l’Afrique dans le cadre des Objectifs du développement durable (ODD). Sur les questions migratoires, le PGE appelle les gouvernements à trouver une articulation entre liberté de circulation, politique d’asile, responsabilité individuelle et collective et droit pour chacun de vivre et de retourner chez lui dans la dignité. Une telle politique de promotion des droits de la personne prendrait en compte la réalité du pays d’origine, du pays d’arrivée et des migrants eux-mêmes. Au Sahel où se trouvent plusieurs armées européennes, comme une évidence, la seule réponse militaire est un échec. Il ne suffit pas de signer des traités laissant aux armées européennes toute latitude pour aller et venir et occuper le terrain, pour sortir la sous-région du guêpier. Les solutions sont ailleurs, dans la réponse aux immenses défis sociaux, économiques et environnementaux. Il faut donner des perspectives et une place aux Sahéliens, singulièrement aux jeunes.

The EL in solidarity with the peoples of Africa

The commemoration on May 25, 2020 of World Africa Day takes place in the special context of the Covid-19 pandemic. For the moment, the epidemiological situation in Africa in terms of sick people and deaths is less dramatic than in certain parts of the world. However, public health specialists still don’t know to this day, the turn that the pandemic will take in the coming weeks and months, as we are only at the beginning and blind, in sub-Saharan Africa, with an even lower capacity for testing and healthcare response capacity than many so-called developed countries.

If the epidemic disaster has not affected the continent, its economic consequences are very present. According to the World Bank, economic growth in sub-Saharan Africa will drop from 2.4% in 2019 to a range between -2.1% and -5.1% in 2020. Millions of jobs have been destroyed in the informal sector which occupies more than 80% of the working population. The Economic Commission for Africa (ECA) has calculated that a total confinement of one month throughout Africa costs about 2.5% of GDP annually, or about 65.7 billion US dollars. This amount does not take into account the consequences of COVID-19 such as the fall in commodity prices and investment flows. These economic and social difficulties arise while Africa is in crisis due to wars, political conflicts, terrorist attacks carried out by obscurantist groups such as Boko Haram, imperialist tensions such as the aggression of Libya, the lack of democracy, disrespect for human rights, corruption and greed, the colonial heritage and the glaring injustice of the neoliberal ideology which serves as a compass for the world system.

Faced with the difficulties brought on by the pandemic, the finance ministers and the G20 central banks decided on April 15, 2020 to suspend the repayment of the debt of 76 countries around the world, including 40 in Africa. Payments that were supposed to take place in 2020 are therefore postponed to 2022 and spread over three years. A gesture that frees up $ 20 billion in cash. This moratorium, a largely insufficient gesture, concerns only part of the public debt – 20 billion out of the 32 that these countries must repay each year, both to states and to international institutions.

On this World Day of Africa, the Party of the European Left (EL) expresses its solidarity with the African peoples and supports the progressive forces fighting on the continent through political parties, unions, grassroots associations, women’s organizations for building free, peaceful, just and democratic societies. The EL supports their idea of ensuring basic needs, making life safer, around the role of the State, and the need for funding from community healthcare systems.

The EL demands that the European Union keep the commitments it has made to Africa within the framework of the Sustainable Development Goals (SDGs). On migration issues, the EL calls on governments to find a balance between freedom of movement, asylum policy, individual and collective responsibility and the right of everyone to live and return home with dignity. Such a policy of promoting human rights would take into account the reality of the country of origin, the country of arrival and the migrants themselves. In the Sahel, where there are several European armies, it is obvious that, the only military response only is a failure. It is not enough to sign treaties leaving the European armies free to come and go and occupy the land, to get the sub-region out of the mess. The solutions are elsewhere, responding to the immense social, economic and environmental challenges. We must give perspectives and a place to Sahelians, particularly young people.

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