Les Verts ont demandé et obtenu ce lundi que le Gouvernement fédéral suspende les expulsions de migrants afghans présents sur le territoire belge.

La rapide dégradation de la situation humanitaire sur place faisant suite à la prise de pouvoir du pays par les talibans justifie cette décision tout autant que la volonté, inscrite dans l’accord de Gouvernement, de développer une politique d’asile plus humaine. Ce qui se traduit également par la volonté exprimée par la majorité fédérale de prendre sa part dans l’accueil des personnes contraintes de quitter l’Afghanistan.La prise de pouvoir violente des talibans marque un retour en arrière dramatique et intolérable, notamment pour les droits des femmes. L’application d’une version ultra-rigoriste de la loi islamique entraîne en effet l’interdiction de sortir de chez soi sans être accompagné d’un homme, le retrait des images de femmes des livres scolaires et des espaces publics, la fermeture des écoles, l’interdiction pour les femmes d’étudier ou de travailler, les mariages forcés (de filles très jeunes, parfois à partir de 12 ans),… sont autant d’exemples glaçants de ce qui risque d’arriver par l’application de la Charia. Hier déjà, des témoignages relayés par la presse internationale faisaient état du fait que les femmes de Kaboul avaient été obligées de rentrer chez elles alors qu’elles se rendaient à l’université ou à leur travail. Les façades affichant des visages de femmes ont été repeintes. Des opposants au régime taliban ont été exécutés sans sommation.C’est dans ces moments d’extrême insécurité, de menace physique et de chape de plomb régressiste que le droit d’asile prend tout son sens. Raison pour laquelle le Gouvernement fédéral a décidé hier de prendre sa part dans l’effort international à réaliser pour accueillir celles et ceux qui sont contraints de quitter leur territoire, notamment les militants des droits humains et de la place des femmes dans la société. A contrario, ne pas respecter pleinement ce devoir d’asile serait remettre en cause les valeurs humanistes qui fondent notre démocratie. La Belgique et la communauté internationale ont le devoir de venir en aide aux Afghans et aux Afghanes qui ne souhaitent pas vivre sous un régime autoritaire qui les prive de leur liberté de mouvement, d’éducation, d’accès à l’emploi.Nous nous réjouissons que ce soit in fine la voie choisie par le Gouvernement fédéral.

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