Afghanistan: Support those who resist and help those who flee

A statement of the Migration WG

*** Français ci-dessous ***

Afghanistan: Support those who resist and help those who flee

After the arrival of the Taliban in Kabul, it is difficult to make predictions about what the future of Afghanistan will be, but the fear remains of a permanent conflict for which NATO and our governments are primarily responsible.

In the past 20 years, even after losing power, the Taliban have grown stronger, have built diplomatic relations with China, Russia, Iran and Turkey, while millions have fled the country, mostly to Pakistan and Iran, and only 10% to Europe.

In recent years, some EU countries, such as Germany, The Netherlands, France, Sweden and Finland, have repatriated Afghans who had not been granted refugee status; nevertheless, it is estimated that there are at least 200,000 citizens in Europe (often women and minors) from that country who do not have the right to remain in our continent. And few believed the Doha agreements that would inevitably return the Taliban to power, to the point that from January to July, at least 250,000 people tried to cross the borders into Iran and Pakistan.

After the turbulent evacuation of the NATO troops, who only brought to safety a part of the Afghan men and women who collaborated with the military or with western NGOs, the Kabul airport is closed and the future of those who want to leave is uncertain. The EU seems bewildered and lacks a common strategy.

So, what could the European Left do? First of all, support the secular and democratic organisations that have sprung up in recent years, from the Hambastagì (solidarity) Party to women’s organisations such as Rawa (Revolutionary Association Women of Afghanistan) and the few organisations in Europe that practise solidarity from below.

The issue of refugees trying to escape from Taliban oppression should also be raised in the EU as a political and not just a humanitarian issue. Already Slovenia (the EU’s rotating president) has said it is not prepared to accept them, Austria also wants to resume repatriation, while Germany and France are proposing to stop the refugees in Asian countries. Turkey wants to replicate the role it played during the conflict in Syria, asking for EU resources in detaining refugees in order to be able to weigh in the NATO and European context. Greece and Turkey, but also Lithuania and Poland from the north, are building new walls.

The left must have the courage to propose real “humanitarian corridors” through air bridges, not only for those who have collaborated with our governments but for those whose lives are put at risk by the new regime. Support those who resist and help those who flee. This is not a position of mere solidarity but of political support for a people devastated by decades of imperialist wars. In the meantime, reception must be radically rethought to avoid creating new pockets of exploitation and marginalisation.

Lastly, the United Nations needs to be genuinely involved in order to reach the never-realized international peace conference in which all Afghan forces have a voice. At the very least, it should serve to keep the spotlight on the country so that the Afghan people do not disappear from the political agenda and the rights enshrined in international conventions for refugees are guaranteed.

*** FR ***

Afghanistan : Soutenir ceux et celles qui résistent et aider ceux et celles qui fuient

Après l’arrivée des talibans à Kaboul, il est difficile de faire des prédictions sur ce que sera l’avenir de l’Afghanistan, mais la crainte demeure d’un conflit permanent dont l’OTAN et nos gouvernements sont les premiers responsables.

Au cours des 20 dernières années, même après avoir perdu le pouvoir, les talibans se sont renforcés, ont établi des relations diplomatiques avec la Chine, la Russie, l’Iran et la Turquie, tandis que des millions de personnes ont fui le pays, principalement vers le Pakistan et l’Iran, et seulement 10 % vers l’Europe. Ces dernières années, certains pays de l’UE, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la France, la Suède et la Finlande, ont rapatrié des Afghans qui n’avaient pas obtenu le statut de réfugié ; néanmoins, on estime qu’il y a en Europe au moins 200 000 citoyens (souvent des femmes et des mineurs) originaires de ce pays qui n’ont pas le droit de rester sur notre continent. Et peu ont cru aux accords de Doha qui allaient inévitablement ramener les talibans au pouvoir, au point que de janvier à juillet, au moins 250 000 personnes ont tenté de franchir les frontières vers l’Iran et le Pakistan.

Après l’évacuation mouvementée des troupes de l’OTAN, qui n’ont mis en sécurité qu’une partie des Afghans et des Afghanes ayant collaboré avec les militaires ou les ONG occidentales, l’aéroport de Kaboul est fermé et l’avenir de ceux et celles qui veulent partir est incertain. L’UE semble désemparée et manque d’une stratégie commune.

Alors, que pourrait faire la gauche européenne ? Tout d’abord, soutenir les organisations laïques et démocratiques qui ont vu le jour ces dernières années, du parti Hambastagì (solidarité) aux organisations de femmes comme Rawa (Association révolutionnaire des femmes d’Afghanistan) et les quelques organisations en Europe qui pratiquent la solidarité à partir du peuple.

La question des réfugié.e.s qui tentent d’échapper à l’oppression des talibans devrait également être soulevée au sein de l’UE en tant que question politique et pas seulement humanitaire. Déjà, la Slovénie (le président tournant de l’UE) a déclaré qu’elle n’était pas prête à les accepter, l’Autriche veut également reprendre le rapatriement, tandis que l’Allemagne et la France proposent d’arrêter les réfugiés dans les pays asiatiques. La Turquie veut reproduire le rôle qu’elle a joué pendant le conflit en Syrie, en demandant des ressources de l’UE pour retenir les réfugiés afin de pouvoir peser dans le contexte de l’OTAN et de l’Europe. La Grèce et la Turquie, mais aussi la Lituanie et la Pologne par le nord, construisent de nouveaux murs.

La gauche doit avoir le courage de proposer de véritables “couloirs humanitaires” à travers des ponts aériens, non seulement pour ceux et celles qui ont collaboré avec nos gouvernements mais aussi pour ceux et celles dont la vie est mise en danger par le nouveau régime. Soutenir ceux et celles qui résistent et aider ceux et celles qui fuient. Il ne s’agit pas d’une position de simple solidarité mais de soutien politique à un peuple dévasté par des décennies de guerres impérialistes. En attendant, l’accueil doit être radicalement repensé pour éviter de créer de nouvelles poches d’exploitation et de marginalisation.

Enfin, les Nations Unies doivent être réellement impliquées afin de parvenir à la conférence de paix internationale jamais réalisée, dans laquelle toutes les forces afghanes ont une voix. Elle doit au moins servir à maintenir les projecteurs sur le pays afin que le peuple afghan ne disparaisse pas de l’agenda politique et que les droits inscrits dans les conventions internationales pour les réfugiés soient garantis.

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