Pour le président LR, la publication d’un rapport parlementaire contre l’enseignement privé et la moindre dotation des cliniques dans les arbitrages du ministère de la Santé illustrent une volonté d’affaiblir les établissements qui ne dépendent pas directement de l’État.Incapable de gérer dignement, et en proportion de l’effort fiscal qui pèse sur les Français, les services qui relèvent de son autorité, le gouvernement semble aujourd’hui déterminé à faire payer au secteur privé l’incompétence notoire dont il fait preuve dans le secteur public.

Les responsables politiques de notre pays ont le devoir de s’élever contre cette tendance insensée d’un pouvoir de plus en plus dépassé, et qui cherche – par pure idéologie et illusion d’action – à affaiblir tout particulièrement les écoles et les hôpitaux privés.Le 2 avril, un rapport, déposé par les députés Paul Vannier et Christopher Weissberg, manifestait avec clarté l’alliance entre l’extrême gauche et la majorité présidentielle pour démanteler l’enseignement privé. Un an après les propos préoccupants de Pap Ndiaye, ce rapport LFI/macronie est une charge accusatrice et partisane : une véritable déclaration de suspicion qui fait craindre à certains la réouverture des guerres scolaires.Face au succès de l’enseignement privé, qui scolarise près d’un élève français sur cinq, ce rapport ne préconise qu’une seule chose : toujours plus de contrôle bureaucratique ! Si l’objectif de davantage de mixité sociale est partagé par les chefs d’établissement et les communautés éducatives des écoles privées, ce rapport ne cherche pas à accompagner cette volonté par l’incitation mais par un système de surveillance adossé à un catalogue de sanctions. Ce n’est pourtant pas en cassant l’école privée que l’école publique se redressera. Près d’un adolescent français sur quatre n’atteint pas les compétences minimales en compréhension de l’écrit, en mathématiques ou en sciences, et 15 % des élèves de 6e ne savent ni lire ni écrire : voilà les urgences auxquelles l’État doit répondre.Dans le domaine de la santé, alors qu’une personne sur quatre admet avoir déjà renoncé à des soins pour raisons financières, et que l’actualité nous abreuve trop régulièrement de drames dans les couloirs de nos services d’urgence, le gouvernement fait de nouveau le choix d’un affaiblissement du secteur privé. Le 26 mars, sans aucune concertation, le ministère a ainsi annoncé des arbitrages extrêmement défavorables au secteur hospitalier privé : tandis que l’État déclare augmenter de 4,3 % les ressources de l’hôpital public, il ne consent à augmenter celles de l’hôpital privé que de 0,3 %, montant dérisoire et illusoire quand on prend en compte l’inflation. Par cette décision, le gouvernement met en danger la viabilité de nos cliniques, dont une sur deux est déjà en situation de déficit. Pourtant, l’hôpital privé accueille chaque année 9 millions de patients, assure 35 % de l’activité hospitalière, dont 50 % des radiothérapies et 35 % des chimiothérapies. Ce n’est pas un concurrent, mais un complément.L’ensemble de ces actes hostiles au secteur privé, de l’éducation ou de la santé, mais dans bien d’autres domaines aussi, relève d’une posture idéologique dangereuse dans laquelle les origines socialistes du macronisme transparaissent. Une hostilité en rupture totale avec l’opinion que se font les Français tant de l’école privée, reconnue par 75 % d’entre eux comme plus performante que l’école publique, que de l’hôpital privé, auquel ils accordent leur confiance à 78 %.Les Français ont le droit de choisir dans quel hôpital ils veulent être soignés et dans quelle école ils veulent voir leurs enfants scolarisés. Les réussites privées ne sont pas les rivales d’une réussite publique. Elles doivent, au contraire, servir de stimulant pour que le gouvernement garantisse enfin l’exemplarité des services de l’État. Tout particulièrement en ces temps où la question de l’efficacité de chaque euro de dépense publique devrait être une obsession collective.Plutôt que de témoigner sa méfiance à tout ce qui échappe à son emprise administrative, et plutôt que de toujours chercher les voies de la surveillance et de la sanction, le gouvernement doit comprendre que ce n’est pas en asphyxiant le secteur privé que nous parviendrons à réoxygéner le secteur public.

Do you see content on this website that you believe doesn’t belong here?
Check out our disclaimer.