Propulsée au rang de numéro 2 sur la liste des Républicains pour les élections européennes, Céline Imart, agricultrice engagée et novice en politique, incarne la montée en puissance d’une génération émergente issue de la société civile.

Dans cette interview exclusive accordée à Entrevue, elle offre un regard franc et sans compromis sur les motivations de son engagement, sa vision de l’Europe, tout en abordant les raisons qui ont conduit Les Républicains à ne pas soutenir Ursula Von Der Leyen, malgré son affiliation au PPE, tout comme eux.On vous connaît peu, Céline Imart, vous êtes novice en politique. Quelles sont vos valeurs ?L’enracinement, l’engagement et la défense de ce qu’on appelait la France d’en bas à l’époque. C’est pour ces raisons que je me suis engagée.Vous êtes aujourd’hui numéro 2 sur la liste des Républicains pour ces élections européennes, à quelle droite appartenez-vous ?Économiquement, j’appartiens à la droite libérale, mais je m’identifie à la droite sociale. J’ai envie de me battre pour les gens.Comment vous êtes-vous retrouvée propulsée au numéro 2 sur cette liste ?C’est très simple, le président des Républicains, Éric Ciotti, m’a un jour téléphoné pour me proposer de m’engager dans la campagne des élections européennes. Je l’avais rencontré à plusieurs reprises lors d’événements comme le salon de l’agricultrice. C’est également comme ça que j’ai rencontré François-Xavier Bellamy. Il est assez courant que les politiques viennent échanger avec le syndicaliste agricole. J’ai rencontré et échangé dans le cadre de mes fonctions syndicales avec tous les partis politiques et je me suis assez vite aperçue que le parti avec lequel j’avais le plus de valeurs communes était LR.C’est votre premier engagement partisan ?Oui, c’est mon premier engagement politique. J’avais pour la dernière élection présidentielle apporté des contributions aux programmes de Xavier Bertrand et de Valérie Pécresse, mais on avait fait appel à moi en tant que praticienne de l’agriculture.Vous avez donc soutenu Xavier Bertrand à la primaire des Républicains et ensuite Valérie Pécresse à l’élection présidentielle ?Oui, absolument.Avec votre parcours professionnel et vos engagements passés, vous êtes naturellement sensible à la question agricole. Comment l’Union européenne peut-elle être utile aux agriculteurs ?L’Europe est aujourd’hui fondamentale pour nos agriculteurs, mais le problème, c’est la bureaucratie. Je suis profondément européenne et je pense que l’agriculture a besoin d’Europe. Le problème de l’Europe, c’est que dans sa manière de fonctionner, elle est aujourd’hui dans un délire bureaucratique qui règlemente. Le « P » de PAC (politique agricole commune) a disparu et nous ne sommes plus dans une politique avec une vision stratégique. La Commission européenne doit cesser d’être une machine à produire de la norme. Pour être utile aux agriculteurs, l’Europe doit sortir de cette folie normative et bureaucratique.Comment renforcer la sécurité alimentaire et promouvoir une agriculture durable en Europe ?Il y a deux gros problèmes qui empêchent notre agriculture de remplir ce rôle-là. Nous avons un problème de manque de compétitivité, c’est-à-dire que le coût de la main d’œuvre est trop élevé, il y a des surtranspositions réglementaires qui font que ce qui est interdit chez nous est autorisé chez nos voisins, les politiques de l’eau… Les Républicains proposent un choc de compétitivité, il faut baisser les charges de production, les charges mentales et financières de la norme. Nous prônons une pause normative.Vous qui êtes agricultrice, ces normes vous ont-elles causé des soucis ?C’est un chemin de croix, il y a tellement de normes à des échelons différents : européen, national, régional, départemental… Il y a toujours la crainte de l’erreur ou d’être en tort. Aujourd’hui, quand un agriculteur reçoit un contrôleur, il y a naturellement une crainte qui se crée. D’ailleurs, les agriculteurs ne réclament pas la fin des contrôles, mais que ces contrôles soient d’abord dans une logique pédagogique et d’amélioration.Vous vous revendiquez profondément européenne, mais l’Europe puissante ne rime-t-elle pas avec une France affaiblie ?C’est justement notre différence avec les macronistes. Leur ligne et leur slogan, c’est « besoin d’Europe ». Ils ont besoin d’Europe pour masquer les défaillances de la France. On sait qu’aujourd’hui, l’euro joue un bouclier face à cette spirale infernale de l’inflation, de l’augmentation de la dette, du manque de productivité, etc. Le fait d’être dans une union monétaire nous protège de la catastrophe. Notre vision n’est pas de dire : aujourd’hui, il faut plus d’Europe pour pallier les problématiques françaises. Non, il faut que la France soit beaucoup

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